ce n’est pas la ‘profession’, le ‘métier’, mais au sens de ‘profession de foi’: reconnaître, déclarer publiquement (profiteor, sup. professus , déponent, de pro-fari (seulement reconstruction ): parler devant, publiquement, en face…)
Pour le métier, on utilisera ‘artificium’ si c’est un métier manuel, d’artisan (artifex).
‘Officium’ pour ‘devoir’, fonction que l’on doit remplir. Parce que les nobles qui s’engageaient dans le cursus honorum et montaient hiérarchiquement dans l’Etat s’engageaient pour l’Etat, justement.
Pour parler de ce que nous appelons la civilisation romaine, eux n’utilisent pas civilisatio . Le mot n’existe pas en latin classique. Éventuellement, il y a ‘cultus romanus’ = le genre de vie romain (de colěre), la manière habituelle de vivre.
Le cultus romanus, c’est le théâtre, le forum au croisement des axes principaux d’une cité, aller aux bains l’après-midi, savoir que le prêteur garantit la justice en cas de conflit (pour peux que l’on soit ‘cives romanus’) etc.
Mais pour parler d’eux-mêmes, ils utilisaient surtout le terme Senatus Populusque Romanus (Le Sénat et le peuple Romain, que l’on retrouve dans des milliers d’inscriptions sous la forme SPQR).
Donc, pour un ressortissant de l’artistocratie, dans sa conception du monde, faire la guerre et monter en grade en politique (les aspects militaire et politique sont indissolubles), c’est augmenter la GLOIRE de leur civilisation, importer leur langue partout, dominer des autres peuples, leur donner des lois etc. Élargir le ‘romanum nomen’
Et ceci constitue un ‘officium’ pour tout noble, un devoir qu’il doit remplir pour être pleinement romain et intégrer la société.
Voilà ‘l’horizon intellectuel’ et le rapport à la réalité dans lesquels se meut un noble romain.